Le lendemain à huit heures tapantes, le réveil de Yulia sonna. Elle alla se faire belle pour Lena. Contente de sa coiffure ; Semblant de crête sur le dessus, les cheveux ébouriffés partout ailleurs. Elle se mit en route.
Elle arriva sur le pas de la porte, tout était silencieux. Elle était toute excitée, Inessa lui avait donné la clé.
Elle prépara un joli petit déjeuner sur un grand plateau, puis calla une lettre au milieu. Elle monta réveiller Lena avec sa surprise, elles étaient seules.
En voyant sa brunette entrer dans la chambre, Lena lui sauta au cou, manquant de lui faire renverser le plateau. La rousse lui fit poser son petit-déjeuner sur la table de nuit et la bascula sur le lit.
-Comme je suis contente de te voir ! Je t'aime.
-Moi aussi je t'aime. Elle lui susurra ces quelques mots dans le creux de l'oreille.
Ils furent prononcés si amoureusement qu'ils eurent l'effet escompté par la petite brune ; Lena sentit son désir monter. Elles retrouvèrent la chaleur de leur corps, le parfum de leur peau, leur désir créant une osmose parfaite, le temps d'un instant.
Plus tard dans la matinée, les filles se réveillèrent, Lena pris son petit déjeuner et vit la lettre.
-Qu'est ce que c'est ?
-Ouvres, tu verras bien.
Elle ouvrit la lettre et la lue.
-Bon pour une journée en compagnie de la plus heureuse des filles.
Elle lui sauta dessus.
-T'es vraiment nulle ! Lui dit-elle en rigolant.
-Oui, mais si je suis ta nulle à toi, ça me va. Répondit Yulia dans un demi-sourire, pourtant tellement sincère.
Yulia joua du piano pour sa belle. Cette mélodie, tout-droit sortie du c½ur de la brunette, était une effusion de sentiments purs et sincères qui finissaient de prendre tout leur sens dans le c½ur de la rousse.
Quand elle eut terminé de jouer, Lena pleurait.
Durant ces cinq minutes, la musique les avait écartées de tout le reste. Ne comptait plus que l'autre.
Le reste de la journée défila bien vite, entre câlins et fou-rires.
Les parents de Lena arrivèrent sans que ni l'une, ni l'autre ne les ait entendus.
Inessa entra dans la chambre et resta tétanisée dans l'encadrement de la porte. Les deux jeunes russes ne s'étaient pas séparées assez vite. Lena s'effondra, la brunette n'osant pas l'approcher, alla se réfugier à la fenêtre.
Son père, Sergueï, arriva. Inessa déglutit avant de lui dire avec peine ce qu'elle venait de voir.
-Mon dieu ! Ce n'est pas possible ! Vociféra son père.
-Toi ! Dit-il en s'adressant à Yulia.
-Sors de chez moi ! Tout de suite !
La petite brune rebelle refusa de s'exécuter et se rapprocha de Lena qui tremblait.
-Tu veux peut-être que je t'aide ! Hurla Sergueï.
Yulia prit peur et partit en courant de chez les Katina. Les maisons défilaient pendant qu'elle courrait, chaque pas l'éloignait un peu plus de son amour, l'enfonçait un peu plus dans son sentiment d'impuissance.
-Elena, réponds moi ! Que faisait-tu avec cette...fille ! Il dit cette phrase avec une colère mêlée à un profond dégoût qui frappa le c½ur de Lena de plein fouet.
-Je, je l'embrassais... Répondit Lena, finissant sa phrase dans un sanglot.
-Mais pourquoi?! Pourquoi tu l'embrassais ! Ca t'amuse?! Le mépris déformait les traits de son père.
-Je l'aime. Le son produit par la voix de la rousse fut à peine audible.
-Quoi ! Tu l'aimes ?! Tu rigoles j'espère ! Moi vivant, jamais tu ne fréquenteras une fille ! Que tu l'aimes, ou pas !
Ce après quoi il partit en claquant la porte. Il ferma la chambre à clé. Lena ne put dormir de la nuit ; elle entendit des bruits de verres brisés et des cris jusqu'au matin. De son côté Yulia ne trouva pas non plus le sommeil, elle pensa à Lena, à comment elle pourrait la revoir. Revoir son bonheur, simplement. L'histoire ne devait pas, ne pouvait pas recommencer. Si elle perdait Lena, elle mourrait.